Patrick Beaulieu est artiste transdisciplinaire. Intrinsèquement liés à la question de la mobilité, ses projets établissent un rapport aux territoires, en abordant de façon empirique la question des frontières géographiques et sociales, mais aussi celles entre la réalité et la fiction. Intéressé par le voyage et son récit, il s’attarde à certains phénomènes insaisissables qui nous entourent (migratoires, météorologiques, spirituels…), et aux forces qui agissent en ceux-ci. Ses projets donnent lieu à un corpus d’oeuvres d’art visuel combinant installations, vidéos, sculptures, photographies, performances, interventions in-situ / in-socius et archives.
Depuis une douzaine d’années, son travail s’est forgé lors d’excursions performatives à travers l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie au cours desquels il piste les signes d’une géographie secrète, où les divisions politiques s’estompent à la lumière des révélations poétiques. Faisant appel à la collaboration d’auteurs, géographes et philosophes, il terminait en 2013 la trilogie d’odyssées transfrontières «VVV» qui consistait à suivre, par voie de terre, la trajectoire aérienne de la migration annuelle des papillons monarques (Vecteur Monarque, 2007), à poursuivre durant 25 jours les vents d’Amérique dans une sorte de navigation continentale (Ventury, 2010) et à s’abandonner au destin et à la chance sur les chemins du hasard (Vegas, 2012). À l’été 2014, il se lançait dans une lente dérive continentale de 25 jours en kayak, sillonnant les méandres qui le menèrent de la source d’une rivière au sud du Québec, jusqu’à l’océan atlantique à l’embouchure du fleuve Hudson à New-York (Méandre).
Son travail a été présenté dans divers pays. Mentionnons notamment les expositions individuelles aux États-Unis (Pacific Sky Exhibition), au Mexique (Centro de la Imagen et Musée d’Art Contemporain de Morelia), en Belgique (Experimental Intermedia) et à Singapour (Plastique Kinetic Worms art center). Au Canada, ses oeuvres ont entre autres été présentées au Banff New Media Institute, au Musée des beaux-arts de Montréal, à la Art Gallery of Windsor, à la Galerie Leonard & Bina Ellen, au Centre Clark, au Centre d’exposition CIRCA, au Musée de Lachine, à la Galerie des Arts Visuels de l’Université Laval, au Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke et ponctuellement depuis 2006 à la Galerie Art Mûr qui le représente à Montréal. Son travail se retrouve dans des collections publiques et privées au Canada, aux États-Unis, en France et au Mexique. Il inscrit son travail dans l’espace public autant sous la forme d’interventions performatives et relationnelles, que sous la forme d’œuvres permanentes intégrées à l’architecture et à l’environnement.