Evolving Palate

Du 7 janvier au 25 février 2023
Vernissage: Samedi le 7 janvier 2023, de 15h à 17h
Aralia Maxwell : Evolving Palate

Texte de Béatrice Larochelle

L’univers esthétique d’Aralia Maxwell chevauche le familier et l’étranger, nous offrant des objets singuliers aux couleurs vibrantes et à la texture séduisante. À travers ses créations aux allures organiques, des motifs de la Saskatchewan, de sa culture culinaire et de sa végétation, font surface.

C’est par la superposition continue de fioritures acryliques, à l’aide de douilles et spatules de pâtisseries, que l’artiste parvient à transformer le médium de la peinture en sculpture tridimensionnelle. Une lenteur s’impose alors que Maxwell doit se plier au temps de séchage de la matière pour poursuive l’accumulation de ses fleurs. Dans sa plus récente série de Satisfactions Monochromes, l’artiste déploie un éventail de tonalités à partir d’une seule couleur synthétique. Agençant le bleu phtalo pâle et le saturé en ondulations complexes, elle nous remémore les pantoufles de Phentex que nous tricotaient avec attention nos grand-mères. Une scission se crée dans cette idée du fait-main et du geste répétitif alors que nos propres systèmes reposent sur la commodité de la production industrielle. Dans une pratique plus près du processus que du résultat, elle manipule la matière plastique et la couleur, reconfigurant les limites entre peinture et sculpture.

Ce n’est pas par hasard que le monde d’Aralia Maxwell nous rappelle l’ornementation extravagante des gâteaux kitsch ou les lignes éclatées de la peinture moderne. Une large part de l’inspiration de sa pratique antérieure est puisée dans les mouvements esthétiques rétros et les valeurs profondes capitalistes qui s’y rattachent – une manière pour Maxwell de confronter les différents modes de hiérarchisation et discriminations se rattachant à cette période. Qu’arrive-t-il lorsque le beau devient décoratif et que l’attraction laisse place à la répulsion? Ces peintures sculpturales confrontent notre relation à la nourriture et à sa consommation, ou plutôt sa surconsommation. Ces créations métamorphiques se placent à la frontière entre l’appétit et le dégoût, jouant sur notre réception de l’image et sur nos propres référents. Maxwell questionne à ce propos le pouvoir de représentation d’un objet : jusqu’à quel point celui-ci peut être dépourvu de ses caractéristiques, pour devenir forme abstraite, tout en demeurant reconnaissable?

Comme son nom le suggère, Evolving Palate nous emmène dans un voyage sensoriel évolutif, où les états se confondent et les repères se brouillent.

L’artiste tient à souligner le support du Conseil des Arts du Canada.