A Posteriori : Pascal Caputo, Scott Everingham, Karine Fréchette, Annie Hémond-Hotte, David Kaarsemaker, Andrew Morrow, Mohadese Movahed, Audie Murray, Laura Payne, Ianick Raymond, Luke Siemens, Vickie Vainionpaa
Texte de Noémie Chevalier
Pour fêter son vingt-cinquième anniversaire, Art Mûr a eu à cœur de mettre en évidence le chemin parcouru du phénomène Peinture fraîche et nouvelle construction. En effet, plusieurs artistes ont vu leurs œuvres exposées dans des éditions passées. Il est alors intéressant de regarder en arrière pour prendre le pouls de l’avancée de ces anciens participants.
Douze artistes ont accepté l’invitation. Cette rencontre permet ainsi de faire ressortir le chemin parcouru d’artistes devenus de véritables professionnels. En effet, un dialogue intéressant se crée dans la réunion des œuvres de Karine Fréchette, Ianick Raymond, Laura Payne et Vickie Vainionpaa où l’impression du réel et du virtuel se brouille sur la surface séduisante de la peinture. L’imagerie générée par ordinateur est brillamment traduite sur un support traditionnel et cela amplifie pleinement les effets d’optiques. Une séduisante alchimie se retrouve également dans les peintures abstraites de Scott Everingham et David Kaarsemaker. Les huiles sur toile des deux artistes sont des scènes vibrantes de structures, à l’apparence instable, construites à partir de traits ou de formes picturales.
D’autre part, les touches acidulées et éclatantes d’Annie Hémond Hotte et Pascal Caputo agissent tel un entre-deux: entre le rire et l’angoisse, entre un trait lisse et précis, à travers à la fois un geste abstrait, tout en étant figuratif. L’époustouflante réalisation d’Andrew Morrow nous plonge de même dans un univers confrontant. Sous des tons apocalyptiques, des hommes sont enlacés et entrelacés semblables à des nus d’inspiration classique.
Pour finir, Audie Murray travaille sur des thèmes de la culture autochtone contemporaine et des concepts sur la dualité et la connectivité. Murray s’appuie sur des techniques séculaires et des concepts contemporains pour éclairer ses choix matériels. Elle utilise souvent des objets trouvés de la vie quotidienne, puis les modifie avec des matériaux et des techniques spécifiques, afin de récupérer ou de travailler à travers le contenu culturel de l’objet. Pour Mohadese Movahed qui a grandi en Iran, un pays aux phénomènes culturels et politiques complexes, ces restrictions se sont imposées dans son quotidien. L’impact dans sa vie dans une société hautement restrictive continue de l’affecter et se traduit dans sa pratique artistique. Enfin, les dessins proposés par Luke Siemens sont un équilibre entre la qualité rigide et analytique de la profondeur et le hasard de la mutation. Notre regard n’a pas fini de suivre ce dédale quasi organique conçu à la graphite.
Avec la courtoisie des galeries : Blouin Division, Fazakas Gallery, Galerie Robertson Arès, Galerie St-Laurent plus Hill et Studio Sixty Six