Wakes

Du 22 février au 6 avril
Karine Frechette : Wakes (Sillages)
En collaboration avec Galerie René Blouin
Art Mûr Berlin

Texte de Karine Fréchette

Toujours avancer, Toujours. Poursuivre le mouvement jusqu’à l’épuisement. En laisser des traces inlassablement, aussi éphémères soient- elles. De ces pistes laissées en pan, espérer une connexion, peu importe la distance du signal

Cette série de tableaux relate l’oscillation, le déplacement de présences au moyens de modulations sinueuses, de réseaux linéaires flous et syncopés. Le lent labeur que requièrent ces gestes picturaux aboutit paradoxalement à des allusions à l’écran, à la vitesse, à la volatilité incessante et fantomatique d’ondes impalpables. Tel un sismographe, le geste pictural devient spasme électrique. Sur la surface, tel un conducteur, s’articule la mise en scène d’une énergie qui traverse l’espace et les corps.

Différentes évocations peuvent se succéder. Le futurisme en peinture et ses stratégies formelles de décomposition du mouvement, les représentations virtuelles de la vélocité de phénomènes naturels, en passant par les expérimentations analogiques autour de la lumière et sa réverbération en art vidéo, ou encore des mythes ésotériques tel que l’aura et la télépathie.

Ces inspirations diverses servent à alimenter une fiction picturale. Plus précisément, traduire optiquement un enivrement induit par un mouvement incessant et sa propre trace, marquant un sillage à travers les dimensions de l’espace et du temps. Par la même occasion, je tente de poursuivre une conversation entre l’objet statique, vecteur de mémoire de la peinture et la mouvance éthérique des télécommunications. Et enfin, je continu en filigrane une réflexion sur la notion de progrès à travers cette discipline lente, patiente et endurante qu’est la pratique picturale.