Landscapes in Peril

Du 7 septembre au 26 octobre 2019
Vernissage : Le samedi 7 septembre 2019 de 15 h à 17 h
Adam Gunn & Holly King : Landscapes in Peril
Art Mûr Montréal

Texte par Katherine Lissitsa
Traduit par Noémie Chevalier

Qu’il s’agisse de lacs cristallins, de forêts luxuriantes ou de collines apparemment sans fin, les environnements qui englobent les merveilles de la nature évoquent souvent la beauté, la crainte et la grandeur. Mais, bien que leur ampleur puisse indiquer une force, certains paysages naturels ont été victimes du processus périlleux du changement climatique. À travers les œuvres présentées dans Landscapes in Peril, les artistes Holly King et Adam Gunn soulignent la fragilité sous-jacente de la nature et la nécessité qui en découle de préserver et de protéger les lieux que nous appelons notre chez-nous.

L’interprétation de King pour la lutte de la nature prend la forme de peintures à l’huile de petit format, qui représentent des paysages fusionnés avec des navires qui détruisent ou protègent l’environnement au-dessus d’eux. Les images contenues dans les navires représentent parfois une menace symbolisant le changement climatique mondial, ou une solution à celui-ci. Dans Barbed Paradise, une île onirique court le risque d’être emmêlée avec des barbelés qui montent du bas, tandis qu’Arid Storm montre comment la préservation de l’eau empêche une terre verdoyante de devenir aride. Ce sujet se traduit également dans les peintures de grands formats d’Holly King. Les ovales noirs masquant des parties du paysage dans Blindspots signifient l’action de fermer les yeux sur les changements qui se produisent dans la nature et d’exprimer ainsi un manque d’empathie et de responsabilité face aux problèmes à résoudre.

Les peintures d’Adam Gunn, initialement présentées dans sa série Island of the Dead (2019), continuent cette réflexion sur le changement climatique à travers la représentation de paysages marins à la fois romantiques et meurtris. Empruntant à la vision du naturaliste Tim Flannery d’un monde avec un océan pourpre mort et un ciel vert empoisonné, les peintures vives de Gunn évoquent un avenir dystopique dans lequel la nature subit les conséquences du réchauffement climatique, laissant peu de vie derrière elle. « Ce monde sombre mais coloré sera d’une beauté sublime, mais il n’y aura personne pour le voir », écrit l’artiste sur son travail.

Inversement, les photographies de King représentant des bols en verre antiques offrent un sentiment de soulagement en faisant écho à la conservation et à la célébration. Déposés sur un fond extrêmement sombre, de minuscules paysages y sont nichés en toute sécurité dans des bols en cristal décorés datant du XIXe siècle – des objets traditionnellement utilisés pour des occasions spéciales.

Malgré la beauté inhérente des paysages naturels, les œuvres combinées d’Holly King et Adam Gunn dans Landscapes in Peril rappellent au spectateur que la nature n’est pas nécessairement puissante ni permanente. Plutôt, les peintures et les photographies montrent comment la beauté de la nature se détériore lentement et se dégrade à la suite de changements cataclysmiques.

Holly King est une artiste basée à Montréal dont la carrière s’étend sur trois décennies. King est réputée pour ses photographies grand format de paysages imaginaires qui traitent de la tension entre artifice et illusion, qu’elle crée à l’aide d’éléments sculpturaux et de fonds peints.

Originaire d’Halifax, Adam Gunn est un peintre dont la pratique est née d’une volonté de bouleverser le genre traditionnel de la nature morte. Intéressé par l’imprévu, son travail le plus récent est créé selon un processus partiellement improvisé.

Adam Gunn tient à remercier la Fondation Joseph Plaskett pour le soutien qu’elle a reçu dans le cadre du Prix d’art Nancy Petry.