Vernissage : Le samedi 20 juillet de 15h00 à 17h00
Peinture fraîche et nouvelle construction : Eddy Hofbauer, Lynn Price, Kellen Deighton, Brigitte Lochhead, Erika Dueck, Hillary Smith, Marijana Mandusic, Patrick Klassen, Barbara Hobot, Danielle Fricke, Jared Peters, Rebecca Chin, Amanda Rhodenizer, Audrey D’Astous, Nicholas Breton, Tiffany Fehr, Neil Harrison, Nicole Clouston, Rachel Ludlow, Victoria Murawski, Ali Kramers, David Kaarsemaker, Victoria Ransom, Aidan Pontarini, Brendan Flanagan, Kevyn Deroucher, Philippe Caron Lefebvre, Blanche Louis Michaud, Cassandre Boucher, David Martineau Lachance, Frédérique Duval, Gabrielle Lajoie-Bergeron, Cynthia Fecteau, François Raymond, Guillaume Tardif, Sarah Booth, Annie Onyi Cheung, Conor Fagan, Thomas Seymour
Texte de Anaïs Castro
Plusieurs clament depuis des décennies que la peinture est morte et que la sculpture va bien mal. Art Mûr croit que c’est faux, que la peinture et la sculpture évoluent sans cesse, nourries par les développements technologiques et par un monde exponentiellement complexe. Encore cette année, Art Mûr témoigne de son engagement envers la nouvelle génération de peintres et sculpteurs en renouvelant pour une neuvième année l’événement Peinture fraîche et nouvelle construction, démontrant par le fait même que la peinture et la sculpture, deux médiums versatiles, sont encore bien contemporains.
Dans une ère effrénée comme la nôtre, iI y a quelque chose d’incroyablement radical à être peintre ou sculpteur de par le temps que cela demande pour composer chaque toile, pour travailler chaque sculpture. Dans l’économie capitaliste avancée dans laquelle nous vivons, rares sont ceux qui voient la réalisation de leur travail et de leurs efforts se matérialiser. Ce que nous comptons en heures, les peintres et sculpteurs le comptent en travail appliqué. D’ailleurs, la plupart d’entre nous pouvons mettre une valeur à notre travail, nous savons à peu près ce que vaut notre labeur. Une grande partie des artistes participant à Peinture fraîche et nouvelle construction, eux, ont eu besoin de nous consulter pour fixer le prix de leurs œuvres parce qu’ils ne comptent pas leur travail en fonction d’un salaire, mais en fonction d’un produit fini. Il s’agit d’un dilemme pour ceux qui investissent certes beaucoup de temps et d’efforts dans leur production, mais qui, en tant qu’artistes émergents, doivent encore se positionner par rapport à leurs pairs et au marché. C’est aussi ce que leur participation à Peinture fraîche et nouvelle construction leur permet.
C’est donc d’abord et avant tout cette relation particulière qui lie et unit l’artiste à son travail, une implication profonde et directe, qui fait des œuvres d’art des objets différents des autres. C’est aussi pour cela que nous avons besoin de la peinture et de la sculpture, pour nous soumettre à un autre lien qui nous unit aux objets, à une alternative au consumérisme rapide et jetable. Les œuvres d’art sont encore les rares objets qui sont acquis pour être conservé indéfiniment. Devenir propriétaire d’une œuvre, c’est en prendre la responsabilité indéfiniment. On ne se débarrasse pas d’une œuvre comme d’une vieille voiture et on ne la remplace pas périodiquement comme l’oblige la désuétude programmée des appareils électroniques. Le mandat de Peinture fraîche et nouvelle construction, c’est également d’entretenir l’émergence de jeunes collectionneurs et d’établir une rencontre et un échange entre ceux-ci et la nouvelle génération d’artistes canadiens.
Qu’en est-il de la peinture et la sculpture d’aujourd’hui? Elles sont à l’image de notre société : complexes et hétéroclites. La sélection de Peinture fraîche et nouvelle construction le démontre d’ailleurs, parfois haute en couleurs, parfois incroyablement épurée; les artistes utilisent dans leur production aussi bien des matériaux nobles que des matériaux récupérés et recyclés. Le résultat est parfois lumineux et parfois sombre, parfois discret et parfois monumental, parfois transparent et parfois dissimulé, parfois pérenne, parfois précaire et aussi bien figuratif qu’abstrait. Ce qu’ont en commun la sculpture et la peinture d’aujourd’hui est un éventail gigantesque de références dans lequel puiser. Et une histoire, une histoire aussi vieille que le monde qui témoigne que certaines choses sont encore mieux communiquées à travers des objets et des images.