Capitalocene?

Du 15 janvier au 26 février 2022
Oli Sorenson : Capitalocene?

Texte d’Archie Reid

Depuis 1995, Oli Sorenson travaille comme artiste du remix. Artiste multidisciplinaire hybridant les matières, il est performeur, VJ, peintre, vidéaste. À l’image de sa définition du remix, soit une œuvre réalisée par plusieurs auteurs, il a œuvré sous de multiples identités fluides : Ann Onymous, VJ Anyone, Eve Rib O.D., Anny One, Sid Omynous.

Via l’exposition Capitalocène?, Oli Sorenson poursuit sa série acclamée Panorama de l’anthropocène, dans laquelle il mettait de l’avant l’impact écologique causé par l’activité humaine. Pour cette nouvelle proposition, l’artiste s’intéresse plutôt au système économique qui est à la source de cet impact. À l’aide de matières remixées sur papier, canevas et avec ses NFTs en ligne, il révèle la composition systémique de l’impact humain sur l’écologie. Le remix devient recyclage dans cette exposition, autant une méthode qu’une métaphore.

Ayant d’abord débuté par l’exploration des oppositions entre le « fait à partir de rien » et le « fait à partir d’objets existants », Sorenson met désormais de l’avant l’aspect transactionnel de notre rapport à la production, à la propriété et au partage d’œuvres d’art, ainsi que la participation du marché de l’art dans le capitalisme mondial. Employant la répétition d’images telles des automobiles, bidons d’essence et fioles de vaccins pour illustrer la production de masse, l’artiste propose une réflexion sur l’échange des ressources par la chaîne d’approvisionnement globale en tant que principal agent actif dans la crise des changements climatiques.

À partir de la technique du mashup (hybridation de plusieurs matières de sources distinctes), et puisant entre autres dans l’iconographie de Minecraft, de l’Art Néo-Géo et d’Instagram, Sorenson utilise le format carré pour questionner ce qui entoure le cadre de la production des images et leurs capitaux dans un contexte environnemental. Alors que les artistes du mouvement Néo-Géo s’inspirent des processus d’industrialisation et de marchandisation, Sorenson offre aux visiteurs une exploration visuelle percutante qui scénarise notre rapport à la globalisation, autant sous ses composantes virtuelles que physiques. Certains craignent pour le futur de la planète, et c’est dans ce contexte que Sorenson propose une prise de conscience quant à notre rôle collectif dans ce système destructif et quant à la possibilité d’agir au présent pour changer l’avenir.