Symbole de l’industrialisation, du capitalisme et de la société de consommation, lieu de production de masse, du plus bas prix et du plus grand profit, l’usine abrite un environnement et des conditions de travail proportionnels à l’argent empoché par les travailleurs après de longues heures d’aliénant labeur.
Avec Bulles de vie, Karine Giboulo a voulu inverser la situation, faire en sorte que l’usine serve non plus l’économie mais l’individu; qu’elle produise non plus des biens, mais des idées. Comme en apesanteur, les sculptures aériennes flottent dans un espace-temps tout droit sorti du rêve. Si chacune dévoile sa petite scène aux faces multiples et aux détours surprenants, si chacune est autonome et indépendante, c’est devant l’ensemble, où le féérique sert l’ironique, que l’œuvre prend toute son ampleur.
Si, du point de vue formel, l’œuvre est toute en légèreté, le contenu lui, est dense et complexe. Au sein de chaque scène, le tragique côtoie le ludique, dans une ironie à la mesure des incohérences et absurdités de notre monde.
Tenant à la fois du merveilleux et du ridicule, Bulles de vie propose aux spectateurs un espace unique où poésie et ironie cohabitent, s’ouvrant sur un monde de réflexions où les idées pointent davantage qu’elles ne s’imposent.