Monuments of a Perfect Future

Du 10 septembre au 31 octobre 2015
Vernissage : Le jeudi 10 septembre de 17h00 à 19h00
Brandon Vickerd : Monuments of a Perfect Future

Absolute Vickerd
Texe de Eunice Bélidor

Dans l’exposition Monuments of a Perfect Future, Brandon Vickerd renverse avec humour et ironie l’idée d’absolu, ou d’extrême, dans quatre sculptures grandeur nature qui font office de monuments à la culture populaire. Chaque œuvre comporte des éléments contradictoires tout en représentant une unité sculpturale. On retrouve, par exemple, l’œuvre Ghost Rider (2015), une représentation iconographique de la mort, un squelette accoutré comme un personnage fougueux prêt à partir sur sa motocyclette.

Pour Vickerd, la trajectoire de recherche de départ consistait aussi en deux extrêmes : d’une part, une visite dans une conférence mythique de la culture populaire contemporaine : le Comic-Con International de San Diego. Cet événement de grande affluence présente livres, films, bande-dessinées liés à la culture de masse et sans prétention. Cette convention, la plus courue et visitée du genre, est portée par les fans de cette culture. D’autre part, Vickerd a visité des institutions culturelles en Ontario, l’AGO et le McLaren Centre pour y contempler les œuvres de maîtres-sculpteurs proclamés par les historiens de l’art et des siècles de reconnaissance artistique, Bernini et Rodin, entres autres. Le résultat de ses recherches lui permet de présenter un personnage de bande-dessinée Marvel, ce Ghost Rider cité plus haut, dans des médiums prestigieux tels le bronze et l’acier.

Un autre extrême de cette exposition se trouve dans le titre: les quatre sculptures de l’exposition deviennent des œuvres majestueuses perpétuant la mémoire de personnages de la culture populaire, tentant de les inscrire dans le répertoire classique. La pratique artistique de Vickerd questionne l’idée d’un avenir ultra-moderne fondée sur le progrès scientifique. Les sculptures de Vickerd sont, de manière éponyme, des monuments d’un parfait échec, un hommage à une vision d’un futur utopique, où l’humain, mort ou vivant, ne forme qu’un avec la machine. Figures morbides parées de leurs plus beaux atours, personnages mythiques sortis de leur tombe pour reprendre leur vie d’autrefois, défunt motard voulant à nouveau filer à vive allure. Encore deux absolus sont présents ici : la mort et la vie qui, dans les œuvres de Vickerd sont dépeints d’humeur légère et montrent que l’absolu peut à tout moment être renversé, détourné. Paul Cézanne a dit : « Celui qui n’a pas le goût de l’absolu (la perfection) se contente d’une médiocrité tranquille. » Cette médiocrité, Vickerd et ses personnages s’y refusent.