Avec son Village électronique, Karine Giboulo dépeint la cuisante ironie du cycle de vie des produits électroniques : fabriqués en Chine, ils sont consommés par la population occidentale puis retournés en Chine sous forme de déchets toxiques.
Chaque année, les États-Unis à eux seuls évacuent plus de 30 millions d’ordinateurs et 100 millions de téléphones cellulaires. Entre tous, les déchets électroniques sont ceux qui affichent la plus grande croissance en Amérique du Nord. Ils contiennent des éléments recyclables tels l’aluminium et le cuivre, mais aussi des substances toxiques comme le cadmium, le plomb, le mercure, etc. Si une partie de nos déchets électroniques finissent dans nos dépotoirs et centres de tri, il existe néanmoins des coins de planète où les gens recyclent les débris nocifs des pays riches dans des conditions moyenâgeuses.
La ville de Guiyu, en Chine, est parmi les plus polluées au monde. On y brûle le plastique des circuits imprimés pour en extraire le métal qu’ils contiennent – avec des conséquences désastreuses pour la santé. Les habitants s’empoisonnent, tout cela pour terminer leur journée de travail avec plus ou moins 8$ en poche.