La série Scarscapes se trouve à la frontière entre le projet Indian Act et Scar Project. Chacun des cinq emblèmes décoratifs réfère à un traumatisme. Néanmoins, en traduisant un motif de cicatrice en perlage, Myre suggère la malléabilité de la représentation matérielle qui éloigne la cicatrice de sa genèse psychologique et physique, et distille un symbole reconnaissable. Comme dans toute traduction, quelque chose de l’original est perdu et quelque chose de nouveau est gagné. Myre entend démontrer le principe de la mimésis à travers le changement de surface.
Avec des photos numériques de grand format, elle magnifie les cicatrices miniatures. Ce faisant, elle démontre une autre stratégie pour abstraire la cicatrice de son lieu d’origine. Les images numériques exposent les crevasses entre les perles comprenant de petites surfaces, presque indiscernables dans ces œuvres de perles. Cloisonné du monde dans leur vitrine de verre, les cicatrices sont assises dans une rangée, aussi bien comme fragment que comme entité entière. Bien qu’elles aient une texture visible, les cicatrices de perles ne sont pas destinées à être touché. Littéralement et métaphoriquement retirées du monde physique, elles ont été sanctionnées au mur afin d’assurer leur conservation.