Peinture fraîche et nouvelle construction 2014

Du 19 juillet au 30 août 2014
Vernissage : Le samedi 19 juillet de 15h00 à 17h00
Peinture fraîche et nouvelle construction : Claire Bartleman, Joe Becker, Jessica Bell, Lisa-Marie Bissonnette, Kaitlyn Bourden, Grace Braniff, Teresa Carlesimo, Scott Chalmers, Ken Cooper, Lynette de Montreuil, Rose Fior, Vincent Fournier, Julie Gagnon, Megan Green, Danielle Havimaki, Stephanie Hier, Colin Hill, Rebecca Houston, Amelie Jerome, Vladimir Kraynyk, Elise Lafontaine, Pascale Leblanc Lavingne, Nicole Levaque, Amelie Leveque, Karine Locatelli, José Mansilla-Miranda, Miranda Marcotte, Jean-Sebastien Massicotte-Rousseau, Ian McMurrich, Katrina Mendoza, Zoë Mpeletzikas, Andrew Oliver, Sarah Osborne, Lexie Owen, Kate Puxley, Milena Roglic, Lisa Spiers, Matt Tarini, Rebecca Toderian, Shanie Tomassini, Liz Toohey-Wiese, Couzyn Van Heuvelen, Noémie Weinstein.

A posteriori – 10e anniversaire : Hugo Bergeron, Pascal Caputo, Magalie Comeau, Phil Delisle, Erika Dueck, Alex Fischer, Nicolas Grenier, Neil Harrison, Annie Hémond Hotte, Laurent Lamarche Alexis Lavoie, Kate McQuillen, Vitaly Medvedovsky, Jessica Peters, Natalie Quagliotto, Francois Raymond, Ianick Raymond, Luke Siemens.

 

Texte de Anaïs Castro

C’est bien connu, l’histoire de la peinture, tout comme celle de la sculpture, est liée à l’histoire de l’humanité. Peu importe les cultures et les époques, les productions visuelles continuent de porter le message d’une idéologie, d’une esthétique et d’une éthique qui leur appartiennent. Ainsi, comment peindre et sculpter de nos jours? C’est la question que se pose et qu’investit Art Mûr tous les ans depuis 2004. La peinture et la sculpture estudiantines prennent forme chez de jeunes esprits réceptifs à la société d’aujourd’hui ; ils nous livrent un rapport du monde complexe qui les entoure.

La sculpture évolue à travers une recherche approfondie sur la matière et notre rapport conflictuel vis-à-vis celle-ci. Parfois, certains artistes ont préféré récupérer des matériaux usés afin de leur attribuer une nouvelle forme et ainsi, leur livrer une seconde raison d’être. Dans un monde où les objets prolifèrent et se consomment rapidement, notre relation aux objets qui nous entourent est éphémère. Nous sommes devenus des êtres prématurément désenchantés, mais certes toujours curieux. Ce que la transformation d’objets quotidiens en œuvres d’art permet est un second regard sur ce qui est parfois trop rapidement jeté. D’autres artistes, eux, nous ont surpris par l’utilisation singulière de certains matériaux. Manipulant avec inventivité des matériaux comme le papier, le textile, le métal ou encore le plastique, plusieurs jeunes sculpteurs ont su troubler l’idée qu’on se fait de leur utilisation habituelle. La sculpture contemporaine témoigne du grand éventail de matériaux désormais employables et des technologies utilisées pour les exploiter.

La peinture, quant à elle, est toujours divisée. Sous une esthétique abstraite, elle interroge sa surface plane, le rôle de la couleur, de la texture et de la forme. Ainsi, elle participe à accroitre une recherche plastique initiée il y a déjà plusieurs décennies. Parfois, elle s’approche considérablement de la figuration, sans y mettre les pieds. À d’autres moments, elle emprunte à l’esthétique technologique l’expérience visuelle plastique des codes et des données cryptées. La peinture figurative, quant à elle, prend pour sujet de recherche la nature même de la représentation, insistant sur le fonctionnement du langage plastique et d’un code sémiologique en continuelle évolution. Ce type de peinture est aussi conscient du monde technologique dans laquelle il baigne et observe la richesse du langage visuel qui s’en dégage.

Au fil des dix dernières saisons estivales, l’événement Peinture fraîche et nouvelle construction a su démontrer la versatilité des pratiques actuelles en peinture et en sculpture et la pensée créative qui émergent des différentes écoles d’art du pays. Pour fêter son dixième anniversaire, Art Mûr a invité une nouvelle école à participer : l’Ontario College of Art and Design. En plus de la cohorte 2014, d’anciens participants ont aussi été invités à exposer leur travail actuel dans une rétrospective qui investit tout le troisième étage de la galerie. Le résultat, loin d’être exhaustif, aurait pu craindre de devenir un tintamarre visuel. Pourtant, dans l’immense espace de la galerie, il démontre plutôt le foisonnement de deux disciplines artistiques immuablement fécondes.